Distribution de carte biométrique à Ouaké
216 femmes reçoivent leur cartes biométriques CEDEAO grâce à l’ABéGIEF
En nature, un important don de matériels de protection contre la Covid-19 est offert aux populations
Favoriser le commerce transfrontalier et booster l’économie locale. C’est la motivation qui a guidé l’Agence béninoise de gestion intégrée des espaces frontaliers (ABéGIEF) à donner gracieusement 216 cartes biométriques aux femmes de Ndjakada, dans l’arrondissement de Sèmèrè 2, commune de Ouaké. C’était le samedi 29 août 2020 dans l’enceinte de l’école primaire publique de Ndjakada en présence des autorités politico-administratives.
Pour faciliter la libre circulation des personnes et des biens, l’ABéGIEF a voulu que les femmes de Ndjakata disposent d’un document de voyage qui leur permette d’aller et de venir de part et d’autre de la frontière bénino-togolaise sans être sujettes aux tracasseries policières. Toute chose qui favorisera le développement de l’économie locale. S’adressant prioritairement aux bénéficiaires desdites cartes, Issiaka MOUSSA YAYA, Secrétaire général de la préfecture a laissé entendre : « vous aviez compris l’importance de la présente cérémonie qui consiste à vous délivrer gratuitement des cartes biométriques CEDEAO. J’attire votre attention sur la chance que vous avez. Vous faites partie des premiers béninois à bénéficier de cette carte. C’est pour cette raison que je tiens sincèrement à remercier la GIZ, L’ANIP, l’ABéGIEF, et le MISP qui les ont confectionnées pour vous. Je les remercie pour toutes les actions déjà menées pour la commune de Ouaké mais aussi dans les deux autres communes frontalières du département de la Donga. »
Ses propos seront renchéris par ceux de Dramane OUOLOU, Maire de la commune de Ouaké. « Le Togo entreprend des actions qui rendent plus visibles leur pays au détriment du nôtre. Nous invitons, notre gouvernement, en dehors des actions déjà posées, à faire davantage d’efforts dans la construction des infrastructures socio sanitaires au niveau des espaces frontaliers. Nous l’avions déjà dit à d’autres occasions. Nous saluons les efforts qui sont faits et qui visent la sécurisation de nos frontières, le souci du bien-être de nos populations et précisément dans le cadre de la Covid-19. Nous demandons encore une fois aux autorités d’avoir un regard plus attentif à l’endroit des populations frontalières qui sont plus vulnérables à cette maladie en raison du brassage de populations qui s’observent au niveau des frontières ».
Des doléances qui ne sont certainement pas tombées dans des oreilles de sourd. Yessoufou ADAM, Représentant du DG/ABéGIEF en a pris acte. « Ce que nous allons faire aujourd’hui porte sur l’identité de nos populations notamment celle de Ndjakada à la frontière dans Sèmèrè 2. Ce geste comme nous venons de l’entendre, permettra aux femmes de traverser aisément la frontière pour se rendre au Togo voisin très librement sans être rackettées. Il permettra également à nos mamans de se faire identifier et d’avoir très facilement les autres actes d’état civil » a-t-il fait remarquer.
Carte nationale d’identité et carte biométrique CEDEAO, quelle différence ?
L’honneur est revenu à monsieur Herbert ASSOGBA, Responsable au partenariat à l’ANIP, Représentant de l’administrateur mandataire de l’Anip de faire toute la lumière sur la différence entre les deux cartes. « La différence entre l’ancienne carte d’identité béninois et celle biométrique CEDEAO que les femmes viennent de recevoir ce matin, puisqu’il y a une nouvelle carte qui a été mise en vigueur depuis le 29 juillet 2020 est que le contrôle est plus facile. La carte biométrique CEDEAO permet d’identifier de façon unique le détenteur puisque ces empreintes et sa photo y figurent. Donc, on peut grâce à elle, traverser la frontière à l’aide des dispositifs techniques classiques, leur identité est facilement authentifiée. C’est la différence notoire. De même, c’est une carte qui dispose de puce intégrée avec des containers et elle permet, à travers les projets sociaux mis en œuvre par le gouvernement, de pouvoir intégrer un certain nombre d’informations sur ces puces et pouvoir permettre à ces femmes-là si elles sont sélectionnées dans le cadre de ses projets, de pouvoir être identifiées à l’aide de ces mêmes cartes. C’est une carte juridiquement fondée, qui permet à son détenteur de traverser aisément les frontières et de circuler librement dans l’espace CEDEAO sans se préoccuper d’avoir le passeport » renseigne-t-il.
Prenant la parole pour procéder à l’ouverture officielle des manifestations, André Didier HOUEHA, Conseiller Technique à l’état civil du ministre de l’Intérieur se réjouit de l’avancée notable que viennent de faire les 216 bénéficiaires des cartes biométriques CEDEAO. « il n’y a pas de développement véritable sans un état civil fiable. Et c’est en vue de fiabiliser notre système d’état civil que le gouvernement a décidé de le moderniser. La carte biométrique CEDEAO confectionnée par l’Anip avec l’appui de la Giz et de l’ABéGIEF répond donc à cela » précise-t-il.
Il faut rappeler qu’après la distribution des cartes aux bénéficiaires, elles ont eu droit à une séance de sensibilisation relative au respect des gestes barrières pour prévenir la maladie liée au coronavirus. Cette séance s’est suivie d’un important don qui leur est fait par l’ABéGIEF. Il est composé de : 4 dispositifs de lave-mains, 2 bidons de 30 litres de solution hydro alcoolique avec robinet, 7 flacons de 300 ml pour la distribution du solution hydro alcoolique et 200 masques de protection réutilisables.
Impressions des autorités et participants à la fin de l’événement
Montchonesso KÉZIÉ, Bénéficiaire de carte biométrique CEDEAO : « Je remercie toutes les autorités à divers niveaux qui ont œuvré pour que mes camarades et moi, bénéficions de cette carte très indispensable et polyvalente »
Je remercie toutes les autorités à divers niveaux qui ont œuvré pour que mes camarades et moi, bénéficions de cette carte très indispensable et polyvalente. Je les remercie du fond de mon cœur. Au nom de toutes les femmes bénéficiaires des cartes dans la commune frontalière de Ouaké. Je leur demanderais de continuer à œuvrer de sorte que nous ne nous sentions pas délaissées par nos autorités politiques et administratives. C’est pour le bonheur de toute la population de Ndjakada et de toutes les communes frontalières en général.
Herbert ASSOGBA, Responsable au partenariat à l’ANIP : « … ces cartes leur permettra de pouvoir circuler librement et traverser les frontières »
Mes impressions sont très bonnes puisque j’ai lu sur le regard des femmes qui ont bénéficié des cartes biométriques beaucoup de joie parce que ces cartes leur permettra de pouvoir circuler librement et traverser les frontières. Je suis très heureux de participer à la concrétisation de cette initiative prise par l’ABéGIEF et financé par le gouvernement béninois. Toutefois, les cartes ont été réalisées par l’ANIP. Ces initiatives doivent être démultipliées pour prendre, largement en compte, nos populations vivant dans les espaces frontaliers.
Dramane OUOLOU, Maire de la commune de Ouaké : « Ces cartes viennent encore renforcer la prise en compte de leur identité à l’état civil »
La commune de Ouaké, particulièrement les femmes de la localité de Ndjakada, arrondissement de Sèmèrè 2 viennent de bénéficier d’un lot de cartes biométriques. Je crois que ce soutien vient à point nommé parce que comme vous le savez, nous sommes une commune frontalière et nos braves femmes font des activités génératrices de revenus. Pour la mise en valeur de leurs produits, elles doivent se déplacer et aller au Togo voisin. Et avec les forces de l’ordre, ce n’est pas toujours facile. Elles sont souvent rackettées et rançonnées. Ce geste de la part de l’ABéGIEF vient à point nommé pour mettre fin à ces difficultés dans leurs activités de l’autre côté du Togo. Ces cartes viennent encore renforcées la prise en compte de leur identité à l’état civil.
A la suite de ce don de cartes biométrique CEDEAO, nous avions reçu du matériel dans le cadre de la riposte contre la Covid-19 notamment des masques, et des dispositifs de lavage de mains. C’est avec une grande joie que nous accueillons ces différents dons. Car depuis trois semaines, nous enregistrons des cas de contamination de Covid-19 dans notre commune. Et ça va croissant. Ce don va pouvoir nous permettre de renforcer la veille. Nous avions déjà entrepris des actions dans les marchés, églises, mosquées, bref tous les lieux publics pour sensibiliser les populations. Ce qui vient d’être fait vient renforcer ses actions.