Passer des frontières barrières aux frontières passerelles. C’est le vœu que nourrissent le Bénin et le Burkina pour leurs populations. Pour ce faire, l’Agence béninoise de gestion intégrée des espaces frontaliers (ABéGIEF) organise un atelier de validation bilatérale de l’accord-cadre sur la coopération transfrontalière entre les deux pays. C’était dans la salle de conférence de l’hôtel du Lac le lundi 21 septembre 2020 à Cotonou.
Charles Élisée DEDEGBE
L’Union africaine soucieuse de promouvoir l’intégration par la base s’est dotée de la « Convention de Niamey ». Un puissant instrument d’intégration qui a été adopté à Malabo le 27 juin 2014 par les chefs d’état et de gouvernement. La convention vise à : « promouvoir et renforcer les relations de bon voisinage entre communautés frontalières, collectivités et administrations territoriales ou autres acteurs concernés relevant de deux ou plusieurs États, y compris à travers la conclusion d’accords et d’arrangements spécifiques à cet effet ».
C’est dans cette dynamique que Marcel A. BAGLO, Directeur général de l’Agence béninoise de gestion intégrée des espaces frontaliers (ABéGIEF) rappelle les trois raisons majeures qui justifie l’organisation de l’atelier de validation bilatérale de l’accord-cadre entre le Bénin et le Burkina sur la coopération transfrontalière. « Le présent atelier s’inscrit dans ce cadre et permettra de mettre en exergue les principales préoccupations relevées en matière de coopération transfrontalière et qui s’articulent autour de : l’absence de cadre légal régissant la coopération administrative transfrontalière dans nos deux pays ; l’insuffisance des actions de communication et de mobilisation des acteurs autour de la gestion des questions transfrontalières et enfin, l’insécurité et les conflits dans nos zones transfrontalières » précise-t-il.
Les avantages de l’atelier sont présentés par madame Déré CHABI NAH, préfet du département de l’Atacora. « D’abord, il permettra à nos deux pays de renforcer les liens qui existent entre nos deux populations frontalières, à l’effet de faciliter leur collaboration. Ensuite, l’accord-cadre qui en sera issu constitue une base légale pour bénéficier de projets intégrateurs avec l’appui des partenaires technique économique et financier ».
Son homologue burkinabè Toussaint Prospère SANOU SAIDOU, Gouverneur de l’État de l’Est et colonel de gendarmerie a, en ce qui le concerne, fait ressortir les défis auxquels les espaces frontaliers sont confrontés. « la gestion de nos frontières se fait aujourd’hui dans un contexte marqué par des tensions, des conflits divers et les zones frontalières le plus souvent confrontées à des tueries, instable, flux de réfugiés, insécurité, circulation de groupes armés hétérogènes, trafics illégaux de tous genre, conflits communautaires extrémisme violent, terrorisme etc. ».
De ce constat, il urge d’envisager la mutualisation des efforts de part et d’autre des lignes frontières pour non seulement venir à bout de ces fléaux, mais aussi et surtout viabiliser ces espaces frontaliers et les rendre productifs à travers une gestion concertée et efficace des frontières.
« Deux jours, les cadres, experts et techniciens des deux pays vont examiner minutieusement l’avant projet d’accord-cadre, tout en tenant compte des préoccupations des populations en vue d’assurer à cet espace une croissance économique forte et accélérée » a laissé entendre le Directeur général de l’ABéGIEF avant de déclarer ouverts les travaux.
Il faut préciser que tour à tour, les intervenants ont remercié la Coopération allemande à travers la Giz/Pfua ainsi que les chefs d’État des deux pays pour leur implication personnelle.